Le Val d’Orcia est un incontournable de tout voyage en Toscane.
Avez-vous déjà entendu parler de cette vallée nichée aux confins de la Toscane ?
Située en province de Sienne, le long de la rivière Orcia qui prend sa source sur le Monte Cetona, le Val d’Orcia se développe aux pieds du Monte Amiata, le plus vieux volcan éteint d’Europe que l’on aperçoit dans le lointain.
Traversée par l’antique via Francigena, qui reliait Cantorbéry à Rome, elle fut autrefois parcourue par les pèlerins se rendant dans la ville éternelle. Elle conserve aujourd’hui de nombreux témoignages de cette période.
Cette vallée est devenue notre petit coin de paradis depuis plusieurs années déjà.
La seule évocation de ce nom suffit à ré-évoquer de doux souvenirs.
Nous y avons un couple d’amis adorables, Simone et Caterina, qui nous accueille toujours comme si on faisait partie de la famille et, de fait, nous y retournons chaque année, même pour quelques jours.
Val d’Orcia : l’essayer c’est l’adopter
D’où qu’on aborde la vallée l’émotion atteint des sommets à la vue du paysage qui s’offre à nos yeux. Les cyprès ordonnés en belles rangées, bordant les strade bianche sont un véritable enchantement. Tandis que le dessin des collines, parsemées de fermes, semblent sortir d’un tableau de la Renaissance.
Un territoire fascinant, en somme, qui a inspiré les peintres de l’école de Sienne comme par exemple Simone Martini l’auteur de la chapelle de San Martino (1312-1318) dans la basilique inférieure d’Assise (PG) en Ombrie.
Tout en Val d’Orcia est harmonie.
L’harmonie des cultures, lorsqu’au printemps, les champs se colorent du rouge des coquelicots et du jaune des genêts. Mais aussi l’harmonie des saveurs lorsqu’un pecorino se marie si bien avec le miel produit sur ces terres.
Tout en Val d’Orcia est séduction.
Et on en tombe amoureux. Instantanément. Il ne faudra pas se hâter pour visiter ce territoire, il invite à la découverte avec une certaine lenteur.
Tout en Val d’Orcia est admiration.
On s’arrêtera plusieurs fois en route pour admirer le paysage, s’en imprégner, respirer à plein poumons l’odeur des champs fraîchement moissonnés et prendre des photos à n’en plus finir.
Le Parc
Projeté par les autorités locales avec une équipe composée de grands experts italiens, le Parc Artistique, Naturel et Culturel de la Val d’Orcia comprend les communes de Castiglione d’Orcia, Montalcino, Pienza, Radicofani e San Quirico d’Orcia. Il a pour but de protéger le paysage mais aussi de promouvoir le développement du travail et de la vie de l’homme sans pour autant transformer le territoire en musée.
Le territoire est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2004.
La Vallée de l’Orcia est un reflet exceptionnel de la réécriture du paysage antérieur à la Renaissance qui illustre les idéaux de bonne gouvernance et la recherche esthétique qui a présidé à sa conception. Célébrée par les peintres de l’école de Sienne, [elle] est devenue une icône du paysage et a eu une influence profonde sur le développement du paysagisme.
Suzhou, Chine – Juillet 2004
Les 10 étapes incontournables de la Val d’Orcia
Montalcino, berceau du Brunello
Connu dans le monde entier pour son célèbre vin, le village de Montalcino se dresse au sommet d’un colline sur laquelle on arrive après avoir traversé les 3000 ha de vignoble, dont la moitié est destiné à la production du Brunello.
La ville est déjà connue au XVème siècle pour ses vins rouges, souvent pétillants mais c’est Ferruccio Biondi Santi qui inventa le Brunello en se concentrant sur le cépage Sangiovese à 100%.
En 1885 il hérite la propriété de son grand-père qui lui a transmis la passion pour la viticulture et l’œnologie. En jeune viticulteur passionné, il replante le précieux cépage et le premier cru est mis en bouteille en 1888.
Il crée aussi le Caffè Fiaschetteria Italiana 1888 pour avoir un lieu élégant où déguster son vin. Avec ses divans en velours rouge, ses miroirs et ses tables en marbre on est de suite plongé dans une atmosphère d’antan. Le caffè peut s’avérer un lieu idéal pour l’aperitivo puisqu’on y déguste toujours le Brunello.
Des murs de ronde de la forteresse, on aperçoit la Maremme.
Abbazia Sant’Antimo, exemple d’art roman
L’abbaye construite en travertin est l’exemple le plus important de l’art roman en Toscane et conserve une empreinte française. Elle fut fondée en 781 sur ordre de Charlemagne mais l’aspect qu’elle a aujourd’hui lui fut donné à partir de 1118.
De Montalcino, il faut prendre la SP 55, Strada provinciale della Badia di Sant’Antimo. Il s’agit d’une route panoramique bordée de vignes, oliviers et fermes isolées. Au bout de celle-ci, l’abbaye apparaît dans toute sa splendeur au milieu d’un chant d’oliviers séculaires. Si vous en êtes friands, vous pouvez assister aux messes des moines en grégorien mais n’oubliez pas de bien consulter les horaires avant d’y aller
Pienza, la cité idéale de la Renaissance
De Corsignano où Enea Silvio Piccolomini, le futur Pape Pie II, a vu le jour en 1405, il ne reste pas grand-chose. En effet, entre 1459 et 1462, il charge Il Rossellino de réaliser la ville de Pienza, utopie humaniste de la renaissance de la civilisation classique. Il y fit réaliser le Palazzo Piccolomini, à côté du Duomo.
Pienza est célèbre pour son pecorino (fromage de brebis). N’hésitez pas à en faire la dégustation dans les épiceries qui se trouvent dans le centre historique et en vendent de toutes sortes (affinages de plusieurs mois, aux noix, aux herbes…).
A 6km de Pienza, c’est dans l’ex-monastère bénédictin Sant’Anna in Camprena qu’en 1996, Anthony Minghella tourna quelques-unes des scènes de son « Patient Anglais ». L’action se déroule à l’automne 1944 lorsque les troupes alliées traversent la Toscane, progressant péniblement vers le Nord. Hana, infirmière, s’occupe des blessés secourus par les troupes, dont un « homme flambé » présumé anglais. Elle décide de s’installer seule avec le patient anglais dans le monastère.
La Cappella Madonna di Vitaleta
En redescendant de Pienza, sur la route qui conduit à San Quirico d’Orcia, vous verrez des panneaux indiquant la bifurcation pour la chapelle « Madonna di Vitaleta » située au milieu des champs et flanquée de ses cyprès. On dit que la Vierge y serait apparue à une jeune bergère.
San Quirico d’Orcia, aux confins de la vallée
Le village conserve son tracé médiéval mais est probablement d’origine étrusque. Le centre est encore entouré de ses remparts.
Lorsque vous vous y arrêterez, n’oubliez pas la visite du jardin Horti Leonini voulu par l’artiste Diomede Leoni vers 1567-68. Il fut un proche de Michelangelo Buonarroti lorsque celui-ci était à Rome. On émet même l’hypothèse que le jardin ait été dessiné par Michelangelo lui-même.
Avant d’arriver à San Quirico d’Orcia, en venant de Montalcino, au lieu-dit « I Triboli » sur la via Cassia, regardez sur votre droite, vous y verrez « I Cipressi », un groupe de cyprès plantés en rond. Il y a plusieurs aires de stationnement pour laisser votre véhicule et un sentier qui conduit au bosquet. Si vous souhaitez photographier ce lieu, sachez qu’il est protégé par un copyright, deux multinationales ayant voulu utiliser cette image par le passé.
Bagno Vignoni, source d’eaux sulfureuses
D’abord fréquenté par les Etrusques puis les Romains, qui lui conférèrent cette vocation de localité thermale, le lieu est rendu célèbre par Catherine de Sienne (1347-1380). Depuis 1170, on connaît les propriétés bénéfiques de ses eaux.
Sur la piazza delle Sorgenti, où le bassin date du Moyen-Âge et mesure 49m sur 29m, l’eau arrive de 1000 mètres en profondeur et sort à une température de 52°C pour un volume de 20 litres à la seconde. Elle remonte du cœur du volcan, créant des paysages d’une rare beauté.
Lorenzo Il Magnifico (1449-1492) souffrait de la goutte, forme particulière d’arthrite, et avait choisi la ville pour s’y soigner en 1490. La ville est aussi mentionnée dans le « Journal de voyage en Italie » de Michel de Montaigne (1533-1592) en 1581 qui, en route vers Rome, s’y arrêta.
Ses eaux, riches en magnésium et calcium, sont encore utilisées aujourd’hui pour le traitement de pathologie de l’arthrite avec des traitements de balnéothérapie et fangothérapie. Les vasques en contrebas de la localité sont libres d’accès mais peu profondes. En revanche, plusieurs établissements thermaux proposent des soins.
Poggio Covili, l’agriturismo le plus photographié
Il s’agit d’un agriturismo mais l’arrêt pour une photo en vaut la peine. Attention toutefois à ne pas gêner la circulation sur la via Cassia.
Rocca d’Orcia
La forteresse de Tentennano occupe une position stratégique dans la vallée.
Elle permettait de surveiller aussi bien la via Francigena que les gorges de l’Orcia qui reliaient le territoire à la Maremme.
Bagni San Filippo, piscines naturelles
Le hameau est connu depuis l’Antiquité. Là aussi les Étrusques puis les Romains profitèrent des bienfaits de ses eaux riches en souffre.
Les piscines naturelles sont libres d’accès tout autour du hameau. On s’immerge alors, en pleine forêt dans une eau à plus de 30° C.
L’accès en est signalé sur la droite lorsqu’on commence la descente dans le hameau et elles se rejoignent après 5 bonnes minutes de marche. Le chemin est balisé et entretenu. Il faut tout de même prévoir de bonnes chaussures car une glissade est vite arrivée.
Les sources ne disposent pas de vestiaires pour se changer. Il faudra donc arriver déjà en tenue ou vous changer sur place dans le bois environnant. Pensez à utiliser un « vieux » maillot car les eaux étant très chargées en minéraux peuvent abîmer vos pièces et l’odeur du souffre risque de rester sur le tissu même après 2 ou 3 lavages.
Le spectacle des bassins construits par les mouvements des eaux est vraiment unique et change chaque année. Le plus célèbre est le Fosso Bianco, aussi appelé « baleine blanche », pour sa forme arrondie.
L’établissement thermal, tel qu’on le voit aujourd’hui, date du XIXème siècle. Une piscine y est accessible même sans faire de cure avec tarifs en journée ou demi-journée. Vous pourrez y disposer de vestiaires, douches et chaises longues.
Radicofani, la forteresse de Ghino di Tacco
La forteresse qui fait face à celle de Tentennano à Rocca d’Orcia, fut conquise par Ghino di Tacco en 1297 car il ne voulait pas se rendre aux guelfes qui étaient au pouvoir à Sienne. Membre de la noblesse gibeline siennoise, il devint un hors-la-loi suite à la capture et la décapitation publique de son père et son oncle sur la Piazza del Campo à Sienne. Le « brigand gentilhomme », comme on a coutume de l’appeler, est mentionné par Dante dans son VIème chant de la Divine Comédie et par Boccacce dans le Décameron.
Dans le village, arrêtez-vous à l’église de Saint-Pierre et Sainte Agathe, qui conserve de très belles terres cuites de Andrea della Robbia (1435-1525), célèbre céramiste florentin.
En bas du village, la Posta Medicea, ancien relais de chasse du Grand-Duc Ferdinand Ier de Médicis, a accueilli à toutes les époques, des voyageurs de renom, tels Casanova, Dickens, Stendhal et Mozart lors de leur voyage vers Rome.
Outre ces incontournables, la Val d’Orcia est un territoire à découvrir au gré de vos envies et de ce que vous trouverez sur votre route. Je suis loin d’avoir tout dévoilé de ce territoire. N’hésitez pas à sortir des sentiers battus mais attention toutefois aux bêtes sauvages! Je ne compte plus les porcs-épics et autres sangliers croisés de nuit sur les routes.
Toutes les saisons y sont superbes. Cependant l’hiver peut y être très froid : températures descendant parfois sous le zéro. L’été, en revanche, il y fait très chaud : le thermomètre flirte bien souvent avec les températures avoisinant les 40° en journée. Le printemps et l’automne sont les saisons les plus agréables pour les visites.
Mon plus beau souvenir reste pour le moment la course de ces deux cerfs à travers les champs brumeux par une fin de matinée de mars, le jour de Pasquetta.
J’aurais adorer capturer cette image mais tout s’est passé en quelques secondes et j’ai préféré savourer ce moment magique!
Dalla Val d’Orcia è tutto ! Je vous donne rendez-vous très vite pour un nouveau sujet !
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Quelques adresses utiles
Parc Artistique, Naturel et Culturel de la Val d’Orcia
Palazzo Pretorio di San Quirico d’Orcia – Tel +39 – 0577 89 83 03
Mail : info@parcodellavaldorcia.com
Site internet : www.parcodellavaldorcia.com
Abbaye de Sant’Antimo
Pour les chants en grégorien
Informations et réservations : Tel : +39 – 0577 28 63 00
Mail : abbazia[at]antimo.it
Montalcino
Pour l’aperitivo
Caffè Fiaschetteria Italiana 1888
Piazza del Popolo, 6 – Montalcino (SI)
Bagno Vignoni
Sur le pouce
La Bottega di Cacio
Piazza del Moretto, 31 – Bagno Vignoni (SI)
Pienza
Pour manger
Trattoria da Fiorella
Via Condotti, 11 – Pienza (SI)
Ristorante dal Falco
Piazza Dante Alighieri, 3 – Pienza (SI)
Pour dormir
Agriturismo Lucignanello
Loc. Lucignanello 29 – Pienza (SI)
Radicofani
Pour dormir
Agriturismo Corvaia
Via Podere Corvaia 33 – Radicofani (SI)
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4 réflexions au sujet de “Les 10 étapes incontournables du Val d’Orcia”
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