Si vous avez un besoin urgent de vous évader voici 8 lectures pour voyager en Italie
J’ai toujours été une grande lectrice. De romans surtout.
Et j’ai souvent cherché des romans dont l’action se déroulait en Italie.
Parce que quand l’Italie me manque, le seul moyen que j’ai pour remédier à ça (à part cuisiner !) c’est de me plonger dans un livre qui va me transporter de l’autre côté des Alpes.
Tranquillement installée, dès que je parcours les premières pages, je commence à voyager par la pensée.
Avec cet article, j’inaugure une nouvelle rubrique, que j’ai intitulé « Mes lectures italiennes ».
J’ai replongé dans ma bibliothèque pour sélectionner quelques titres que j’ai adoré lire et que j’ai regretté d’avoir fini.
J’espère que, tout comme pour moi, ils vous feront voyager.
Une enquête du commissaire Montalbano
Pour un voyage en Sicile
Le très regretté écrivain Andrea Camilleri, sicilien d’origine, a créé un personnage devenu célèbre sur nos écrans.
C’est pourtant, à l’origine, un personnage de roman : j’ai nommé Salvo Montalbano.
Quand il se présente, Montalbano utilise la syntaxe du dialecte sicilien, ce qui donne le célèbre « Montalbano sono ».
Le premier roman, publié en 1994, nous plonge dans le quotidien d’un commissaire de police à Vigata (ville fictive), qui enquête sur des faits divers, comme les réfugiés dont la Sicile est le premier contact avec l’Italie, les pots-de-vin, la drogue, mais aussi la mafia.
En parallèle de ses enquêtes, Salvo vit un amour plutôt contrarié avec Livia, qui habite Gênes.
Ce qui ne l’empêche pas, de temps en temps, d’aller voir ailleurs, quand, au cours de ses enquêtes, il croise le chemin de belles inconnues aux formes généreuses.
Camilleri a également créé autour de lui toute une galerie de personnages secondaires que je trouve remarquable.
De Mimì Augello, son bras droit, à Catarella, le policier en charge du standard du commissariat qui passe les messages au commissaire.
Tous sont parfaitement esquissés.
Peu importe, le titre que vous choisirez (Nid de vipères, Le sourire d’Angelica, La Peur de Montalbano, La lune de papier, La forme de l’eau ou encore Le voleur de gouter…), l’histoire vous transportera en Sicile en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Dans chaque roman, on retrouve un portrait de la Sicile et de l’Italie de ces trente dernières années.
Il existe aussi un recueil de nouvelles, Un mois avec Montalbano, qui s’éloigne un peu du style habituel des romans mais qui offre une formidable photographie de la Sicile contemporaine.
Je ne sais pas vous, mais je suis totalement fan de la plume de Camilleri.
Elle peut être parfois très incisive.
Elle ne laisse pas indifférent.
La saga L’Amica geniale (également le titre du premier tome)
Pour partir à Naples… mais pas seulement!
La saga a été traduite en français par L’Amie prodigieuse.
Il s’agit d’une tétralogie composée, outre le premier tome, de Storia del nuovo cognome (Le nouveau nom), Storia di chi fugge e di chi resta (Celle qui fuit et celle qui reste), Storia della bambina perduta (L’enfant perdue).
L’histoire commence dans un quartier pauvre du Naples de l’après-guerre que tout le monde appelle le « Rione ».
Vont s’y entrecroiser le destin d’une fabuleuse galerie de personnages.
L’autrice Elena Ferrante nous raconte à travers la voix d’Elena Greco (peut-être son alter-ego) l’amitié qui l’a liée (littéralement), toute sa vie, à son amie Raffaella Cerrullo, dite Lina ou Lila seulement par Elena, dite aussi Lenù.
Toutes deux sont douées pour les études mais seule Lenù, avec l’aide de sa maîtresse d’école, Madame Olivieri, réussira à obtenir un diplôme d’études supérieures.
Lila, quant à elle, choisira le mariage pour se sortir, ainsi que sa famille, de sa condition précaire.
Dans l’Italie post-fasciste du début du roman, on croisera des âmes pures mais aussi des personnages très noirs comme l’usurier Don Achille, très craint des deux enfants que sont alors Lila et Lenù.
Ou encore les frères Solara, camorristi sans scrupules.
Ils croiseront le chemin des deux protagonistes tout au long des quatre tomes.
À travers les pages de ces romans, on se promène aussi de Naples à Ischia : de la piazza dei Martiri du Naples chic, à la terrasse de Posillipo, que Lila choisit pour la réception de son mariage, des plages d’Ischia au cours de deux étés, au Lungomare Caracciolo ainsi qu’au célèbre Rettifilo, l’artère historique de Naples. Sans oublier, la piazza del Plebiscito, le cœur de Naples.
On passe aussi par Pise et Florence, les plages de la Versilia.
Enfin, on rejoint Turin dans le dernier tome de la saga.
Autant de lieu qu’on découvre au long de cette lecture enlevée, sans fioriture, qui dépeint les lieux aussi bien que les sentiments.
Les dialogues sont parfois crus, grossiers.
Les personnages semblent ne pas devoir sortir de leurs conditions.
On n’en suit pas moins avec intérêt les destins de ces deux femmes qui feront tout pour s’émanciper.
Il existe un mystère autour de l’auteur(e) de ces romans, qui tient à rester anonyme, mais qui serait né(e) à Naples en 1943, tout comme ses protagonistes (qui sont, cependant, nées en 1944).
Certains journalistes pensent qu’il s’agit d’une femme et qu’elle se serait diplômée à la l’École Normale Supérieure de Pise entre 1964 et 1966 (tout comme Elena).
On pense aussi qu’il pourrait s’agir d’une saga écrite à quatre mains par Domenico Starnone (auteur napolitain ayant remporté le prestigieux prix Strega en 2001) et sa femme Anita Raja (qui travaille aux Editions e/o, l’éditeur de l’auteure Elena Ferrante).
Le mystère reste entier!
Je l’ai lu cette saga d’une traite, il y a deux ans, durant l’été 2018.
L’histoire de Lila et Lenù est entrée dans la liste de mes romans favoris.
L’Amica geniale a été adaptée pour la télévision, dans une version que je trouve plutôt réussie. Je vous laisse le trailer de la Saison 2 qui devrait arriver prochainement en France.
Lire l’intégrale de la série en italien :
L’Amica Geniale
Storia del nuovo cognome
Storia di chi fugge e di chi resta
Storia della bambina perduta
Lire la tétralogie en français :
L’Amie prodigieuse
Le nouveau nom
Celle qui fuit et celle qui reste
L’enfant perdue
Vous pouvez aussi voir les deux premières saisons en vidéo.
Sous le soleil de Toscane. Une maison en Italie
Pour savourer la Toscane
C’est le livre que j’adore feuilleter quand j’ai envie d’un vent d’Italie.
Il trône d’ailleurs régulièrement sur ma table de chevet.
Je l’avais acheté un peu par hasard. Un peu par curiosité.
Il y a presque vingt ans !
La quatrième de couverture parlait d’Italie.
Et en le feuilletant, j’ai vu que l’histoire se déroulait à Cortona.
Le village où ma grand-mère paternelle a vu le jour il y a plus de 100 ans !
Il n’en fallait pas plus pour me pousser à l’acheter !
Depuis je l’ai relu au moins dix fois.
Quand je ne le feuillette pas de temps en temps à la recherche des passages que j’aime le plus.
« Le paradis pour moi garde la forme sinueuse d’un chemin de terre dans les vergers toscans, aussi perdu qu’aimable. »
Premier chapitre, Bramare (vieil italien) : se languir de, Sous le soleil de Toscane
Publié en 1996, Sous le soleil de Toscane, est l’histoire de Frances et Ed Mayes, deux américains âgés d’une quarantaine d’années qui tombe amoureux de Bramasole : une villa à l’abandon sur les hauteurs de Cortona.
Et qui décident d’y jeter toutes leurs économies pour l’acheter.
Et c’est là que les ennuis commencent!
Tout d’abord le long processus d’achat où il faut comprendre comment marche le processus d’acquisition d’une maison en Italie.
Puis le second long processus de restauration d’une villa du XIXème siècle.
Au fil des pages, Frances Mayes nous livre ses souvenirs, ses recettes, ses lectures, ses promenades, ses rencontres avec ses nouveaux amis.
On y trouve des références aux auteurs ayant écrit sur l’Italie.
La lecture, parsemée des souvenirs d’enfance de l’auteure, est fluide et vous laisse le sourire aux lèvres à chaque évocation.
On y redécouvre toute l’Italie des années 1990.
Celle de mon enfance, celle de l’époque où mon amour pour l’Italie est né.
L’auteur nous livre, aussi et surtout, son amour pour sa maison italienne dans laquelle elle passe tous ses étés et vient aussi quelques fois en hiver.
Commandez votre exemplaire ici.
Ce récit est suivi de Bella Italia.
La trilogie de l’auteure italienne Irene Cao
De Venise, à Stromboli en passant par Rome
Irene Cao, auteure originaire de Pordenone, dans le Frioul, voit sa trilogie publiée pour la première fois en 2015.
Elle comprend les titres suivants Io ti guardo (Sur tes yeux), Io ti sento (Pour tes lèvres), Io ti voglio (Tout entière).
Les romans ont depuis été traduits dans de nombreux pays : France, Espagne, Russie, Pologne…
Avec sa jolie plume, Irene Cao nous raconte l’histoire d’amour entre le ténébreux Leonardo et la douce Elena.
Et l’histoire nous prend pour ne plus nous lâcher.
Et nous transportera de Venise, à Rome, à Stromboli.
Un vrai voyage des sens.
Je crois que l’on peut toutes facilement se reconnaître en Elena.
Son histoire, sous forme de parcours initiatique, a quelque chose d’universel.
L’écriture de l’auteure est belle et fluide mais ce qui me plait le plus, c’est aussi sa façon de créer et mettre en scène ses personnages.
Ils sont justes et tangibles.
En plus de raconter une belle histoire, lrene Cao nous fait découvrir tour à tour Venise pendant le Carnaval, le printemps romain et le début de l’été à Stromboli.
Ses évocations sont puissantes et nous plongent au cœur de lieux magiques.
Pour commander la trilogie en version originale (IT) :
Io ti guardo
Io ti sento
Io ti voglio
En version française :
Sur tes yeux
Pour tes lèvres
Tout entière
En 2018 est sorti le tome 4 écrit par la suite.
Il n’a pas encore été traduit en français et s’intitule Io Ti Amo.
Je me souviens d’avoir lu les dernières lignes la gorge nouée et d’avoir écrit quelques lignes à l’auteure sur Instagram.
Et j’ai déjà lu cette histoire trois fois.
Toujours avec la même émotion.
Venise. Petit Atlas Hédoniste
Pour explorer Venise
Et si on restait dans le thème Venise ?
Pour cela, pourquoi ne pas vous procurer ce beau livre entièrement rédigé par Lucie Tournebize, autrice du blog L’Occhio di Lucie ?
A mi-chemin entre guide de voyages et livre de photo, Lucie nous raconte Venise à travers huit chapitres.
Dans son article de blog, elle nous raconte même la genèse, la rédaction et l’édition de ce superbe ouvrage.
On n’est loin du cliché. Au fil des pages, Venise nous apparaît authentique.
Chaque quartier nous livre son ambiance, ses « essentiels » mais aussi des promenades thématiques.
Pour une immersion totale dans la cité des Doges !
Je ne suis allée à Venise qu’une seule fois avec mes parents et ma sœur…
Il y a au moins trente ans !
Et ce livre m’a donné une envie folle d’aller la découvrir selon les suggestions qui y sont faites.
Les photos sont signées Guillaume Dutreix.
Commandez votre exemplaire ici.
Le tout récent magazine Direction Italie
Pour rêver l’Italie!
Les éditions Vasco ont lancé en 2019 un magazine entièrement dédié à l’Italie !
Mais quel bonheur !
Je me souviens l’avoir découvert par hasard chez le marchand de journaux alors que je cherchais des magazines spécialisés sur le tourisme.
Les huit premiers numéros ont déjà brassé beaucoup de destinations italiennes : Rome, Pise, Parme, Vérone, les Abruzzes, le Delta du Po, la Riviera di Levante, Sienne, Matera, le Salento, les Cinq Terres, Turin, l’Ombrie, Palerme, Capri ou encore la côte amalfitaine et j’en oublie certainement.
Les articles sont soit des city-guide soit de véritables carnets de voyage.
Si vous êtes à court de lectures, vous pouvez vous les procurer à travers ce lien.
« Et puisque tout le monde est en cuisine… »
In cucina
Pour voyager à travers la cuisine
Je ne pouvais finir cette liste de suggestions que par un livre de recettes.
Mais attention !
Par n’importe lequel.
Ce livre d’Alba Pezone nous présente une cuisine italienne traditionnelle mais aussi moderne à travers plus de 200 recettes, dont un chapitre entier dédié à la street food italienne.
L’auteure, originaire de Naples, s’est reconvertit dans la cuisine, sa véritable passion, après un début de carrière dans un tout autre domaine.
Et en 2001, elle ouvre à Paris son école de cuisine Parole in cucina.
Son livre est découpé en fonction de l’ingrédient principal : tomate, riz, pâtes, fromages…
Il contient aussi des encarts spécifiques sur la charcuterie, les herbes ou les liqueurs.
Il explique ainsi à qui serait novice en la matière la base de la cuisine italienne et fourni à ceux qui la connaissent déjà des éléments pour aller encore plus loin.
Le plus de ce livre, ce sont les encadrés Dolce Vita qui ajoute une histoire à ces recettes et nous permettent de voyager, le temps de la création d’un plat.
Commandez votre exemplaire ICI.
On va déguster l’Italie
Le journaliste et critique gastronomique François-Régis Gaudry revient avec un nouveau livre pour régaler nos papilles!
Un véritable encyclopédie sur la cuisine italienne de 432 pages avec 350 sujets, 265 recettes aussi cultes que tiramisù et panettone, 1272 fiches produits (rien que ça!), des portraits…
Une véritable mine d’or à laquelle ont participé près de 159 contributeurs! Un beau travail d’équipe en somme!
Sa sortie est prévue le 25 novembre 2020 mais vous pouvez d’ores et déjà commander votre exemplaire ici!
Sur ma liste pour les prochains mois
Dans les prochains livres que je souhaite lire, il y a deux titres de la blogueuse italienne Serena Giuliano, expatriée en France : Ciao Bella & Mamma Maria.
J’ai lu énormément de commentaires positifs sur ces deux romans.
Ils sont donc sur ma liste.
Un autre titre m’inspire aussi beaucoup, il s’agit de Les bonnes mères boivent du Spritz d’Armelle Gréhan, une Française expatriée à Vérone depuis une vingtaine d’années.
Tout un programme !
Un dernier titre a attiré mon attention dernièrement.
Il s’agit de Je cherche l’Italie de Yannick Haenel, qui a vécu à Florence entre 2010 et 2014.
Il y aurait encore des centaines de lectures à conseiller mais commençons par celles-ci.
Je reviendrai bientôt avec de nouvelles suggestions.
Choisissez un livre au hasard et laissez-vous transporter en Italie!
Si cet article vous a plu, n’hésitez pas à le partager! Vous avez peut-être des ami.e.s intéressé.e.s par le sujet?!
Irene Cao est traduite en français? Sinon est-ce une langue difficile . Mon Italien est très basique.
Bonjour Miriam,
Merci de votre message.
Irene Cao a été traduite en français. Les titres de la trilogie sont entre parenthèses dans l’article. La suite Io Ti Amo n’a pas encore été traduite.
Son style d’écriture est contemporain. Je pense que ça pourrait convenir à une première lecture dans cette langue.
Bonne lecture!
Sandrine